Lausanne, 17.04.2023. Le revirement progressif des taux d’intérêt est incontestablement arrivé sur le marché immobilier suisse. Selon l’indice «SWX IAZI Investment Real Estate Price Index» qui mesure l’évolution des prix des immeubles de rapport sur la base des transactions actuelles du marché, les valeurs n’ont guère évolué, s’inscrivant à 0.4% au 1er trimestre 2023. Ce ralentissement notable de l’évolution des prix était prévisible, car le revirement des taux a augmenté les coûts de financement des biens immobiliers tout en rendant d’autres opportunités de placement, telles que les emprunts et les obligations, plus attrayantes pour les investisseurs. En conséquence, la propension à payer pour les immeubles de rapport s’est considérablement ralentie. En revanche, les prix des immeubles de rapport ont encore augmenté de 4.8% au cours des douze derniers mois, ce qui s’explique par les hausses des trimestres précédents.
L’euphorie autour de l’or béton s’est donc atténuée, du moins pour le moment, mais cela ne signifie en aucun cas que l’immobilier n’est plus un placement rentable. Au contraire: en raison de la forte immigration et de la pénurie croissante de logements dans les centres, les revenus locatifs devraient continuer de frémir et même de croître. Cependant, contrairement aux dernières années, les investisseurs ne sont plus disposés à accepter des prix d’achat toujours plus élevés pour ces revenus. Ce changement d’humeur devrait se confirmer tant que les taux d’inflation resteront élevés et que les banques centrales poursuivront leur lutte contre le renchérissement. Cette volonté a été réaffirmée par les autorités monétaires suisses et du monde entier lors de la dernière modification des taux.
En revanche, le marché de la propriété résidentielle reste indifférent à la fluctuation des signes sur le front des taux d’intérêt, comme l’indique l’indice «SWX IAZI Private Real Estate Price Index» pour les logements en propriété à la fin du 1er trimestre 2023. Les prix payés sur le marché ont ainsi de nouveau augmenté de 1.0% par rapport au trimestre précédent, les villas (1.0%) et les appartements en PPE (0.9%) faisant l’objet d’une demande à peu près égale auprès des acquéreurs. Sur l’ensemble de l’année, le taux de croissance reste toujours supérieur à la moyenne et se monte à 4.6%. Indépendamment des coûts de financement plus élevés, les futurs propriétaires pleins d’espoir voient donc leur rêve de posséder un logement devenir encore plus onéreux. Toutefois, dans les régions rurales et plus périphériques, le pic devrait désormais aussi être atteint dans le segment des logements en propriété. Au cours des prochains trimestres, un effet modérateur est donc à attendre dans ce secteur.
