Les propriétaires et les épargnants devront faire face à une période difficile

Lausanne, le 12 avril 2022. L’indice «SWX IAZI Private Real Estate Price Index» pour l’immobilier résidentiel (villas et appartements en propriété par étage) a connu une augmentation de 1,4% au cours du 1er trimestre 2022 (trimestre précédent: 1,9%). Sur une base annuelle, la croissance des prix s’élève à 6,3% (trimestre précédent: 6,2%).

Les villas ont enregistré une croissance de prix de 1,8% au 1er trimestre (trimestre précédent: 2,2%). Sur une base annuelle, la hausse s’élève à 7,4% (trimestre précédent: 7,3%). «La croissance des prix est toujours élevée, bien que depuis février, d’autres facteurs soient déterminants dans la formulation des prévisions économiques», déclare Donato Scognamiglio, CEO de CIFI SA. Une offre faible, combinée à une forte demande pour les logements en propriété, constitue toujours le principal moteur de cette hausse. Les appartements en propriété par étage ont enregistré une croissance de 1% au 1er trimestre (trimestre précédent: 1,5%). Sur une base annuelle, la croissance des prix s’établit à 5,1%.

L’achat d’immeubles de rapport doit être calculé avec précision

Les prix des immeubles de rapport continuent d’augmenter considérablement. Ils ont enregistré une croissance de 1,1% au 1er trimestre (trimestre précédent: 2,1%). Sur une base annuelle, la croissance s’élève à 6,3% (trimestre précédent: 5,9%). «Avec cette croissance continue des prix, nous entrons lentement dans une phase critique», affirme Donato Scognamiglio. Si vous achetez un immeuble de rapport avec un rendement de 3%, vous devez calculer son financement avec précision, les taux d’intérêt sur les hypothèques à taux fixe ayant considérablement augmenté. Cette augmentation des coûts de financement ne peut pas simplement être répercutée sur les locataires, car le droit du bail s’applique. Ainsi, une hausse des loyers n’est possible que si le taux d’intérêt de référence augmente, et que celui-ci ne réagit que très lentement aux changements qui interviennent dans le paysage des taux d’intérêt.

Les coûts s’envolent pour les propriétaires

Les taux de croissance des logements en propriété atteints pendant la pandémie de Covid-19 peuvent consoler les propriétaires de la période difficile d’augmentation des coûts qui les attend. «Celui qui doit aujourd’hui remplir sa citerne à mazout est confronté à une augmentation de prix extraordinaire», dit Donato Scognamiglio. Le coût de la main d’œuvres des artisans a également augmenté et les prix du bois ainsi que de l’acier ont eux aussi connu une explosion des prix, ce qui rend notamment la rénovation des immeubles plus coûteuse.

Si vous n’êtes pas encore propriétaire d’un logement, comme plus de 60% de la population suisse, vous subissez les conséquences d’une inflation plus élevée qui se traduit par une perte de votre pouvoir d’achat. «L’inflation est désormais arrivée en Suisse et a déjà dépassé la fourchette fixée par la Banque nationale», poursuit Donato Scognamiglio. Cette flambée a fait du compte épargne une activité à perte garantie. Fin mars, le renchérissement annuel a atteint un niveau record de 2,4%. Le taux d’épargne est en fait destiné à compenser cette dépréciation de la monnaie. Mais si celui-ci continue de stagner à une valeur nulle, le taux d’intérêt réel corrigé en fonction de l’inflation est de –2,4%. Dans ce contexte, la Banque nationale subit une pression accrue pour augmenter les taux d’intérêt.

Mais nous pouvons aussi entrevoir une lueur d’espoir au travers des nombreux problèmes auxquels nous faisons face et qui sont exacerbés par la crise ukrainienne. L’économie suisse est dans une situation favorable. Pendant la pandémie de Covid-19, elle s’est montrée très résistante malgré l’incertitude, les confinements et les pénuries d’approvisionnement. «Nous allons encore vivre des moments difficiles, mais en même temps, les acteurs de la politique et de l’économie ont prouvé qu’ils pouvaient faire face aux crises avec rapidité et pragmatisme et en restant concentrés sur les solutions», conclut Donato Scognamiglio.

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Michel Benedetti