Lausanne, 15.01.2024. Au début de l’année, l’ambiance sur le marché immobilier suisse se présente sous un jour relativement positif. Les prix des transactions de gré à gré, tant pour l’immobilier résidentiel que pour les immeubles de rapport, ont de nouveau augmenté au 4e trimestre 2023. Comme le montre l’indice immobilier «SWX IAZI Private Real Estate Price Index», la propension à payer pour l’immobilier résidentiel a augmenté de 1,2% par rapport au trimestre précédent. Les villas (+1,1%) et les appartements en PPE (+1,2%) ont contribué à parts égales à cette hausse. Sur l’ensemble de l’année, le prix des logements en propriété a continué à afficher une croissance considérable de 4,6%.
Qu’en est-il du marché des immeubles de rapport ? Cette catégorie a également enregistré une hausse des prix au 4e trimestre, comme le montre le «SWX IAZI Investment Real Estate Price Index». Avec 1,1%, cette hausse peut cependant être qualifiée de modérée par rapport au trimestre précédent. Au cours des douze derniers mois, la variation était de 3,7%, ce qui signifie que le taux de croissance annuel est bien inférieur au niveau des années précédentes. Cette analyse se réfère aux transactions actuelles sur le marché des immeubles de rapport, lesquels ont été réalisées avec des capitaux empruntés via un financement bancaire. Elle se distingue donc de la méthode utilisée par les investisseurs institutionnels, tels que les assurances et les caisses de pension, pour évaluer leur parc immobilier.
Cette plus grande disposition à payer suggère que les acheteurs continuent de croire en la stabilité du marché et sont convaincus que les investissements immobiliers restent rentables par rapport à d’autres catégories d’actifs. Compte tenu du contexte général des taux d’intérêt et du marché des utilisateurs, cela semble tout à fait compréhensible. Après le revirement des taux d’intérêt, les taux hypothécaires devraient avoir dépassé provisoirement leur pic. Parallèlement, la demande en logements locatifs reste extrêmement forte.
Le principal facteur de hausse des prix sur le marché de l’immobilier est – en lien avec la croissance rapide de la demande – la pénurie d’offres. Malgré les faibles réserves de terrains à bâtir et la lenteur des procédures d’autorisation, il existe toutefois des lueurs d’espoir dans le secteur de la construction. Ainsi, le Parlement fédéral travaille actuellement sur une adaptation de la loi sur la protection de l’environnement visant à assouplir la protection contre le bruit. À l’avenir, des permis de construire pour des bâtiments d’habitation devraient à nouveau pouvoir être délivrés, conformément à la pratique antérieure, lorsque les valeurs limites sont ponctuellement dépassées. C’est précisément dans les centres et les agglomérations, où le besoin en logements est urgent et ne peut souvent être comblé que par une densification, mais les grands projets échouent souvent en raison des prescriptions de protection contre le bruit. Ce nouveau projet de loi pourrait changer la donne.
La question de savoir si cela entraînera une détente notable du marché dépend toutefois de nombreux autres facteurs, et notamment de l’évolution de l’économie et de l’immigration.
